Sur la Costa Brava espagnole, se trouve le camping Yelloh Village San Miguel, dans le village de Colera. Ce camping « de luxe » fait partie du réseau franchisé « Yelloh camping » du groupe « Europe Plein air », dont le siège européen est situé à Nîmes. Voici comment le groupe présente ses campings : « Le groupe Yelloh! Village est un réseau de campings dynamiques qui répond à toutes les envies de vacances. Afin de répondre à toutes les demandes, Yelloh! Village regroupe près d’une centaine de franchises haut de gamme : 84 campings en France, 6 en Espagne et 3 au Portugal. Fonctionnant sous la forme d’une chaîne de franchisés qui rassemble les meilleurs professionnels du secteur, Yelloh! Village s’inscrit comme le premier réseau de campings-villages haut de gamme. En s’affirmant comme un des acteurs majeurs du monde de l’hôtellerie de plein-air, Yelloh! Village place le confort, la qualité, les services et les animations au cœur de ses valeurs. ». Comme le dit son site internet « le camping San Miguel c’est le coup de cœur assuré ! »
Mais derrière l’image publicitaire, la réalité est parfois fort différente. Ainsi, au camping de Colera, on est loin de la carte postale de la qualité du service vantée par Yelloh village ! Le patron du camping de Colera est aussi le Maire du village : à ce titre il est chargé d’y contrôler le respect des règles sanitaires et de sécurité. Autant dire qu’il est à la fois juge et partie : on voit mal le Maire s’adresser une mise en demeure à lui-même en cas de non-respect des règles … Habitué à ce que son autorité ne soit pas questionnée, il se comporte comme un véritable roitelet, qui règne sur ses employés comme s’ils étaient ses esclaves et qui ne supporte pas que l’on remette en cause son autorité despotique.
D’après nos compagnons espagnols, lLe camping recrute chaque année des travailleuses et travailleurs sans respecter leurs droits légaux. Pendant la saison basse ou en hiver l’entreprise ne déclare pas tous ses salariés à l’URSSAF Espagnole (ce qui les prive d’un certain nombre de droits à la sécurité sociale). A l’ouverture de la saison d’été, le patron impose par contre des journées de 12 heures pendant 6 jours par semaine, entraînant une fatigue excessive et un temps de récupération insuffisant pour les travailleurs du camping, ce qui potentiellement peut avoir des répercussions négatives sur la qualité et la sécurité des services offerts aux campeurs par l’entreprise.Cette année, certains salariés du camping ont décidé de ne plus se laisser faire. Ils se sont regroupés et ont créé une section syndicale, affiliée à la CNT-AIT (association internationale des travailleurs) pour se faire entendre collectivement du patron et demander que soient respectés leurs droits basiques : un contrat qui couvre tous les mois de travail de l’année, des horaires légaux de 40 heures par semaine et des embauches supplémentaires. Face aux refus du patron, 5 plaintes ont déjà été déposées à l’Inspection du travail contre l’entreprise.
Après des semaines de tentatives de négociation par la section syndicale, le 29 juin l’employeur a décidé de durcir le ton et d’aller sur le terrain du conflit : il a interdit au syndicat d’exercer sa liberté d’expression en lui refusant toute communication sur le panneau d’affichage. Mais plus grave, il est intervenu contre le compagnon qui avait été désigné comme délégué par les autres travailleurs de la section syndicale. Le patron a organisé un coup monté contre lui, afin de l’expulser et le licencier sans respecter aucune des formes légales. Tout d’abord, il a accusé le salarié délégué de la CNT-AIT de « violences verbales » puis il a ordonné à 3 serveurs du restaurant de s’introduire par effraction dans le bungalow qui servait de domicile à ce salarié, de prendre ses effets personnels et de les jeter à la rue. Le travailleur n’a pas pu empêcher la disparition de valises et d’autres affaires. Il l’a ensuite licencié sans autre procédure, en lui interdisant de remettre les pieds dans le camping, et ceci en violation de toute réglementation la plus élémentaire. Au camping Yelloh Village de San Miguel, on passe du coup de cœur au haut le cœur !
La CNT-AIT en Espagne et en France appelle à la solidarité avec le compagnon injustement licencié. Nous invitons les campeurs qui souhaiteraient se rendre au camping de San Miguel de Colera de boycotter cet établissement, jusqu’à ce que les salariés du camping – et y compris le délégué syndicat licencié – soient rentrés dans leurs droits élémentaires.
Nous invitons tous les campeurs des 93 camping-villages du groupe Yelloh en France, Espagne ou Portugal à s’assurer auprès des travailleurs de leur camping que les conditions de travail sont respectées, afin de garantir leur confort et leur sécurité optimale.
Nous appelons les salariés des 93 camping-villages du groupe Yelloh en France, Espagne ou Portugal à la solidarité avec les travailleurs du Camping Yelloh Village San Miguel de Colera. Si certains travailleurs de ces campings font face aussi à des « indélicatesse » de leur patron avec leurs droits élémentaires, nous sommes bien entendus à leur disposition s’ils le souhaitent.
Pas de vacances pour la lutte ! Seule la lutte paie !
Une injustice contre l’un d’entre nous est une injustice contre tous !
CNT-AIT contact@cnt-ait.info https://cnt-ait.info
Plus d’informations : https://colera-santmiquel.cntfigueres.org/fr/plongee
Site internet de la CNT-AIT espagnole : https://www.cnt-ait.org
Télécharger le texte en PDF pour le diffuser dans votre camping préféré
Texte en flamand / néerlandais : https://cnt-ait.info/2022/07/31/camping-colera-nl/
Depuis dimanche se tient le camping de la CNT-AIT qui a lieu chaque année la première semaine d’août.
C’est l’occasion de se retrouver dans une ambiance sympathique pour rencontre les compagnons et pour vivre ensemble un peu de notre utopie créatrice : réflexions, loisirs, sorties culturelles, activités sportives…. comme bon nous semble, en autogestion.
Des compagnons de la CNT-AIT de Figueres en Espagne nous avaient informé du conflit qui les oppose au patron despotique du camping de Colera.
Lors d’une des AG des campeurs, des compagnons ont proposé de faire une action symbolique de solidarité, vu qu’il y a un camping de la même chaine pas loin de l’endroit où nous nous trouvons.
Rendez-vous était donné ce matin aux personnes intéressées pour réaliser un banderole et une action. Un atelier « banderole renforcée et peinture à la bombe » permit de réaliser une magnifique banderole sur laquelle on lisait « Yelloh village Coléra = exploiteurs ». Nous avons été photocopier quelques tracts en français et aussi en néerlandais (car en se renseignant sur internet nous avons appris que beaucoup des campeurs venaient des « plats pays »). Au passage un grand merci aux amis de la CNT-AIT outre-quiévrain qui nous avaient traduit le tract ! C’est de l’internationalisme en action !
Puis le petit groupe s’est rendu à l’entée du camping, se scindant en deux pour couvrir chacune des deux entrées.
Nous avons à peine eu le temps de distribuer quelques tracts aux campeurs qui entraient et de déployer la banderole à l’entrée principale, que nous avons vu arriver le gérant du camping, affolé. Des clients l’avaient informé qu’il y avait des problèmes au camping et qu’une manifestation était organisée. Nous l’avons informé que notre action d’aujourd’hui visait en fait le camping de Colera, qui faisait partie de la même chaine que son camping. Il nous a répondu que son camping n’était pas en cause dans le cas de figure, ce qui est vrai mais nous lui avons fait remarquer que le comportement du patron du camping de Colera – outre le fait qu’il exploitait et maltraitait ses salariés – nuisait à l’image de marque de tous les Yelloh villages par son comportement autoritaire. Nous l’avons invité à faire remonter l’information au siège de la franchise.
Ce genre de petite action ne nécessite pas de grands moyens et est à la portée de tout le monde. Si vous aussi vous voulez rendre-visite au Yellow village de votre coin, la carte est disponible sur la page suivante :
Si vous aussi vous voulez rendre-visite au Yellow village de votre coin, la carte est ci-dessous :
9 commentaires sur Colère au camping de Colera ! [Solidarité avec la CNT-AIT d’Espagne]